lundi 21 novembre 2011




A nos armes gestaltistes!
Mais quel est donc ce monde qui met au cœur des préoccupations un résultat, un délai, une marge au détriment de l’humain, de la relation et des fondamentaux nécessaires à la coexistence d’individus ? Quel est donc ce monde qui ose sous couvert de nécessité financière étouffer la parole des individus, les mettre sous pression sans tenir compte de leur vécu, qui exerce le pouvoir d’éjecter ou d’écraser, et qui laisse la violence ordinaire s’installer ?
J’assiste avec effroi à la maltraitance accrue des hommes au sein des organisations. Je recueille d’innombrables témoignages d’impasses, de perte de sens, de souffrances parfois insupportables endurées au sein des entreprises... Telle direction prône et invite ses cadres à la responsabilisation mais en même temps surveille, discrédite toute décision autonome, intervient en semant la terreur. Telle unité de soin en hôpital est le terrain de jeu de hurlements, d’insultes, de jet d’ustensiles de la part de praticiens, tel comité est connu pour être le lieu de règlement de compte à O.K. Corral…
Qu’est-ce qui explique cette montée de la maltraitance en entreprise ? La mondialisation, la pression des marchés, la crise, un paradigme résolument individualiste, certes. Je souhaite pour ma part éclairer la responsabilité des managers de proximité. Ils manquent cruellement de compétences interactives et affectives pour réguler, temporiser, permettre aux équipes et aux individus de faire face ensemble à un environnement inévitablement de plus en plus dur. Ils contribuent eux même à la maltraitance, par leur incapacité à se gérer eux-mêmes et à être de « bons parents » pour leurs collaborateurs. Ils ne savent pas traverser correctement leurs propres difficultés, faire face aux injonctions paradoxales et à la pression grandissante. Ils sont encore moins capables d’accompagner leurs équipes, de créer de la solidarité et d’offrir un cadre au minimum sécurisant permettant de travailler les uns avec les autres et pas contre les autres.
Oui, « quelque chose de destructeur est à l’œuvre dans le monde du travail » (Vincent de Gaulejac). Nous avons, nous gestaltistes, un rôle à jouer pour redonner sa place à l’humain, pour améliorer les relations, pour développer les compétences des managers de proximité et peut-être développer les consciences des dirigeants souvent éloignés de ces problématiques humaines. Nous sommes bien placés en tant que psychopraticiens relationnels et qui plus est gestaltistes pour participer à prendre soin des relations dans les entreprises. Gestaltistes, à nos armes !

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 L'écoute gestaltiste : une écoute sensible, subtile et engagée. Forte de mon expérience de 15 ans d'accompagnement des écoutants de...